Papier

"Un jour, je me suis dit que je ne l’avais jamais remercié. Pourtant je lui devais mes lectures. Et que serais-je, qui serais-je sans lire et surtout sans avoir lu ? Pourtant, c’est sur son dos que chaque matin, depuis près de soixante années, je tente de faire avancer pas à pas et gomme aidant mes histoires. Et que serait ma vie sans raconter ? Je n’avais que trop tardé. L’heure était venue de lui rendre hommage. D’autant qu’on le disait fragile et menacé. Alors j’ai pris la route. Sa route. »

Ainsi s'exprime Erik Orsenna dans son livre intitulé "Sur la Route du papier "

Et il nous décrit sa passion pour les livres depuis l'enfance. Il poursuit avec des anecdotes sur l'origine du papier et nous invite à le suivre dans son voyage dans l'histoire et aux quatre coins du monde.
Il nous entraîne d'abord en Chine où le papier fut inventé 2 siècles avant notre ère et où les plus anciens manuscrits sont emmurés secrètement et gardés scellés. Et le papier a suivi la route de la soie, rapporté par les Arabes il a gagné l'Europe. Ensuite notre voyage se poursuit, tantôt dans les forêts du Canada, tantôt dans celles du Brésil et tantôt dans les forêts des Landes, où nous découvrirons chaque fois mille et un secrets sur l'origine du papier.

Après l'histoire du papier, Erik Orsenna s'intéresse au papier présent. Il nous apprend que l'on distingue aujourd'hui essentiellement trois grands types de papier:

  • le papier "noble" pour les livres et les journaux
  • le papier d'emballage et tous ses dérivés
  • le papier toilette, sous toutes ses formes

Si la consommation de la première catégorie a tendance à décroître au profit du numérique, les deux autres au contraire sont en pleine expansion. Et qui dit papier, dit bois et donc déforestation ou développement durable. Autant de pistes que l'auteur explore.

C'est un livre passionnant et le style d'Erik Orsenna est riche, vif. Il décrit les lieux traversés avec beaucoup de poésie et nous rassasie d'informations et d'anecdotes. Et il n'omet pas d'aborder la délicate question du numérique qu'il ne rejette pas d'ailleurs, lui accordant une place inéluctable et complémentaire.

Pour ma part, la petite liseuse offerte par mon fils ne me suit qu'en voyage: je reconnais son grand avantage de légèreté et de peu d'encombrement même si elle contient quelques pavés! Mais les livres , non, je ne peux m'en passer, j'aime les toucher, les sentir, les feuilleter.

Et j'entends la chanson de Gainsbourg chantée par Régine

"Laissez parler
Les p'tits papiers
A l'occasion
Papier chiffon
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler......."

Commentaires

1. Le dimanche 8 mars 2015, 11:53 par Gilsoub

J'ai aussi du mal à passer à la liseuse, surtout à cause de la convivialité que je retrouve chez mon libraire quand je vais choisir un livre, aussi parce que c'est tellement simple de préter un livre qui nous a plu, alors que la liseuse...

2. Le dimanche 8 mars 2015, 17:15 par charlottine

Oui Gilsoub, la liseuse c'est juste un accessoire utile, mais sans plus. Mon fils en est adepte car il lit beaucoup et voyage souvent en moto; pour ma part je ne l'utilise qu'en voyage; j'aime trop les livres et comme tu dis,le contact avec le ou la libraire et les livres qui circulent, c'est si bien !

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