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vendredi 22 avril 2016

Blanche étincelle

Il y a quelques mois j'avais lu avec beaucoup de plaisir, je dirais même, savourer comme un bonbon, "La patience de Mauricette " de Lucien Suel. Parfois un peu dur, je dirais même tourmenté, mais ce roman m'avait profondément touchée, car j'ai vécu la douleur des états dépressifs de certains de mes proches. Je me suis vraiment attachée à Mauricette et à sa poésie; j'ai beaucoup apprécié son ouverture d'esprit, son amitié naissante avec Christophe. Bref, ce roman fait partie de ces livres dont je relis de temps en temps des passages, un peu au hasard et qui me comblent de plaisir, car la langue est superbe et les sentiments si présents.

Et là, toujours à la maison du bord de l'eau, par un jour de pluie, je me suis trouvée à court de lecture . Mon stock terminé ( en fait je me suis régalée avec Richard Ford: "Un Week-end dans le Michigan" et "Indépendance" ; il faut que je me procure le 3ème: "Etat des lieux," je crois ); trop tard pour aller à la médiathèque du village, alors, j'ai sorti du sac la liseuse offerte par mon fils (c'est vraiment un geste exceptionnel, car j'aime trop le contact avec le livre papier ) et l'ai alimentée avec "Blanche étincelle" de Lucien Suel et comme j'ai bien fait !

En effet, j'ai retrouvé une Mauricette apaisée, pleine de tendresse, touchée par l'amitié naissante avec Blanche, rencontrée à la librairie. Heureuse de partager des plaisirs de lecture, de musique, des visites au musée, (et tout cela sans aucune pédanterie, en douceur, tout simplement ) mais aussi de la rencontre avec les enfants de Blanche. Mauricette retrouve la chaleur d'une famille, elle est un peu une grand-mère d'adoption, qui partage les peines et les joies, qui fait découvrir certains auteurs, qui offre et partage ses bonheurs de lecture, mais qui fait aussi sauter les crêpes, qui choisit les graines pour le jardin et admire les exploits du plus jeune en skate : et tout cela avec des mots superbes .

Une belle histoire que je relirai par petites doses pour la savourer, encore et encore...
Un vrai bonheur.

samedi 17 octobre 2015

Espérance

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure


Guillaume Apollinaire

samedi 13 juin 2015

Bel hommage à un très grand.

Impardonnable je serais de ne pas dire tout le plaisir que j'ai eu tout à l'heure à écouter, regarder, apprécier l'hommage à Jean Ferrat diffusé Lundi dernier sur France 3 et que j'ai eu la bonne idée d'enregistrer !
J'ai eu la chance de le voir sur scène plusieurs fois dans ma jeunesse et j'en garde un souvenir heureux.
Bien sûr j'ai presque tous ses disques et les écoute souvent, mais là c'est autre chose de le revoir: son sourire, son regard, sa simplicité et sa sincérité: j'ai eu plus d'une fois la larme à l'oeil, que ce soit d'émotion ou de plaisir.
J'ai aimé les témoignages de ceux qui l'ont côtoyé, cette phrase toute simple d'un habitant d'Antraigues : " Je l'aime bien car pour moi ce n'est pas un chanteur c'est un homme qui chante."

Pour moi c'est un grand poète qui a su rendre compte de la totalité de la vie: pas de séparation entre le domaine politique, de l'amour et de la vie. Il a su aussi descendre la poésie d'Aragon dans la rue et réagir au monde tel qu'il est avec ses beautés (Aimer à perdre la raison, Que serais-je sans toi , Ma France, la Montagne, Raconte moi la mer....et tant d'autres) et ses horreurs (Nuit et Brouillard, Potemkine, ....) C'est quelqu'un qui a toujours cru que l'on pouvait "ensemble écrire un nouveau livre, redécouvrir tous les possibles"

mercredi 1 avril 2015

Nature

J'emprunte à George Sand ces jolis mots écrits pour sa petite fille Aurore.

La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même."